Curiethérapie
Vue d’ensemble
Le mot grec brachys signifie « court ». Ainsi, la « brachythérapie » ou « curiethérapie » désigne une radiothérapie pratiquée à courte distance, contrairement à la « téléthérapie », souvent désignée par l’expression « radiothérapie externe ». La curiethérapie est une forme de radiothérapie interne. Dans ce traitement, on administre une substance radioactive (radio-isotope) directement dans la tumeur, notamment dans une prostate cancéreuse. La radiation détruit les cellules cancéreuses avec le temps.
Les types de curiethérapie
L’administration de la curiethérapie se fait de deux façons:
- La curiethérapie à bas débit de dose ou permanente: dans ce cas, la dose de radioactivité est très faible, mais permanente. Les implants permanents, comme les grains radioactifs, ne sont pas enlevés. Ils libèrent leur dose de radiation pendant quelques semaines ou quelques mois.
- La curiethérapie à haut débit de dose ou temporaire: dans ce cas, l’on insère temporairement une substance radioactive très forte directement dans la prostate à l’aide de cathéters connectés à une source de rayonnement. On enlève les implants temporaires une fois que la dose de radiation désirée a été administrée.
La curiethérapie à bas débit de dose est principalement utilisée pour le cancer de la prostate à risque faible ou à risque intermédiaire correspondants à des critères médicaux précis. On peut associer la radiothérapie externe à la curiethérapie à haut débit de dose dans le cas du cancer de prostate à risque élevé de progression.
Les matières radioactives les plus fréquemment employées en curiethérapie pour le traitement du cancer de la prostate sont l’iode, l’iridium et le césium.
Le temps nécessaire pour que la radioactivité d’une substance diminue de moitié porte le nom de demi-vie. Les diverses matières radioactives ont différentes demi-vies. Cette information aide l’équipe de radiothérapie à choisir le type de matière à employer et à planifier le protocole de traitement. Cela permet aussi de déterminer pendant combien de temps il faut suivre des mesures de sécurité à la suite du traitement.
Est-ce pour vous
La curiethérapie à bas débit de dose ou permanente
La curiethérapie à bas débit de dose (BDD) ou permanente, souvent appelée par son acronyme anglais LDR (Low Dose Rate), administre de très faibles doses de radiation. Elles sont émises à partir de petites sources contenant de l’iode radioactif, appelé « iode 125 »
Ces sources ressemblent à des grains de riz. Elles demeurent dans la prostate pour toujours. Toutefois, leur radioactivité diminue avec le temps. Après 6 mois, 95 % de la radioactivité est partie. La présence des sources ne cause aucun problème à long terme.
Ce traitement pourrait vous être proposé si vous avez reçu un diagnostic de cancer localisé, de stade relativement précoce (T1, T2a), à croissance lente, donc à faible risque de progression (Gleason 6 ou moins) et avec un taux d’APS bas (en deçà de 10 ng/ml). Elle peut être une option pour des cancers à risque intermédiaires de progression (Gleason 7), mais les patients sont hautement sélectionnés selon des critères précis.
La curiethérapie à haut débit de dose ou temporaire
La curiethérapie à haut débit de dose (HDD) ou temporaire, souvent appelée par son acronyme anglais HDR (High Dose Rate), administre de fortes doses de radiation. Elles sont émises à partir de petites sources contenant de l’iridium radioactif, appelé « iridium 192 ».
Ce type de curiethérapie peut être administré comme un complément d’irradiation ou à titre de traitement unique du cancer de la prostate (monothérapie à forte dose), avec ou sans hormonothérapie.
Utilisée en complément: de plus en plus, la curiethérapie (HDD) est considérée comme un moyen d’intensification de dose chez tout patient recevant une radiothérapie externe pour le traitement du cancer de la prostate. Elle permet ainsi de réduire le nombre de traitements de radiothérapie conventionnelle. Cette approche est particulièrement utile pour les patients à risque intermédiaire et élevé de progression.
Utilisée en monothérapie: Bien qu’elle ne soit pas recommandée comme seul traitement pour les hommes atteints d’un cancer de la prostate à risque élevé de progression, elle est de plus en plus utilisée en monothérapie pour les cancers à faible risque ou à risque intermédiaire de progression.
Ce traitement pourrait vous être proposé peu importe les risque de progression de votre cancer (faible, intermédiaire ou élevé).
Considérations additionnelles
La curiethérapie ne peut être recommandée:
- Aux hommes qui présentent des symptômes importants de prostatisme liés à une obstruction urinaire ou qui ont subi une résection transurétrale de la prostate.
- Aux hommes dont le cancer de la prostate s’est métastasé, d’après les scintigraphies osseuses ou les tomodensitométries de l’abdomen et du pelvis.
- Aux homme qui ont subi de radiothérapie pelvienne, qui ont des problèmes de hanches ou qui sont visés par tout autre contre-indication.
Remarques
- L’expertise et la technologie étant dispendieuses, ce traitement n’est pas disponible dans tous les centres hospitaliers au Québec.
Facteurs justifiant ce choix
Pour de nombreux hommes atteints d’un cancer de la prostate localisé, la curiethérapie offre un traitement efficace sans les risques et les délais de guérison associés à la chirurgie.
Avantages et désavantages
Avantages de la curiethérapie
- La récupération est rapide, donc la plupart des hommes peuvent retourner à leurs activités normales peu après le traitement.
- Aucune hospitalisation requise: c’est une intervention d’un jour
- La radiation ne passe pas à travers la peau ou par d’autres organes en santé pour se rendre aux cellules cancéreuses. La curiethérapie cause donc moins de dommages secondaires aux organes voisins.
- Traitement moins exigeant que la radiothérapie traditionnelle et moins éprouvant que la prostatectomie radicale.
- Il n’y a pas de période de convalescence ou de stress opératoire, comme avec la prostatectomie radicale.
Désavantages de la curiethérapie
- Vous aurez généralement besoin d’avoir une anesthésie générale – qui peut avoir des effets secondaires.
- On ne peut connaître exactement la nature et l’étendue de votre tumeur comme après la chirurgie.
- Les échecs ne peuvent que très rarement être traités par voie chirurgicale (l’exception). La radiothérapie peut avoir endommagé la prostate et les tissus environnants, ce qui rend l’ablation de la prostate plus difficile et augmente le risque d’effets secondaires.
- Vous aurez une diminution importante de votre éjaculat et une perte de fertilité si vous voulez des enfants.
- Vous devrez éviter de rester assis très près des femmes enceintes ou des enfants pendant plus de quelques minutes chaque jour, pour les trois premiers mois après le traitement.
Les risques et complications de la curiethérapie
Certains effets indésirables se manifestent immédiatement après l’intervention ou bien quelques semaines plus tard. En général, ils sont temporaires, peuvent durer quelques mois et disparaître progressivement dans l’année qui suit la fin du traitement.
Court-Moyen terme
Les effets secondaires de la curiethérapie sont semblables à ceux de la radiothérapie externe, mais diffèrent un peu. La prostate ayant été percée à plusieurs reprises, ce traitement la fait enfler. Cela peut causer des problèmes urinaires, dont les symptôme peuvent se manifester par:
- des envies fréquentes d’uriner, notamment la nuit
- des envies impérieuses d’uriner (urgence)
- des difficultés à uriner avec un jet moins fort
- des brûlures en urinant
- parfois même un blocage complet des urines (rétention aiguë de l’urine)
De la douleur au niveau du périnée, une présence de sang dans l’urine ou le sperme, des problèmes d’érection transitoires peuvent survenir suite au traitement.
L’irritation des intestins et des troubles rectaux, comme une inflammation du rectum, sont peu courants. Par contre, la diarrhée, une irritation anale, ou des saignements rectaux peuvent survenir dans les mois qui suivent le traitement, quoique très rares.
Long terme
Des effets tardifs peuvent apparaître des mois voire des années à la suite de ce traitement. Les effets secondaires sont variables et peuvent inclure:
- Une dysfonction érectile
- Les risques d’incontinence urinaire ou de symptômes d’obstruction urinaire chronique sont rares (dans les deux cas, moins de 5%).
Ces effets dépendent beaucoup de votre état avant l’intervention. Une personne qui avait déjà de bonnes érections OU peu de problèmes urinaires est moins à risque de conséquences.
Il est important de signaler tout effet secondaire à votre médecin.
Qu’ils soient à court-moyen ou long terme, la plupart peuvent être soulagés par la prise de médicaments ou autres interventions/méthodes.
À quoi vous attendre
Votre médecin vous a proposé la curiethérapie pour traiter votre cancer de la prostate? Cette section décrit ce traitement et les précautions à prendre pour que tout se passe le mieux possible.
Les termes utilisés
Pour vous familiariser avec le langage médical, voici une brève description des composantes du système reproducteur masculin.
Vessie: Réservoir musculaire dans lequel s’accumule l’urine.
Prostate: Glande située sous la vessie. La prostate entoure l’urètre. Elle produit des sécrétions qui contribuent à former le sperme en se mélangeant aux spermatozoïdes.
Rectum: Portion terminale du gros intestin.
Sphincters: Petits muscles situés à l’entrée de la vessie et de la prostate. Le rôle du sphincter est d’empêcher l’urine de sortir de la vessie. Il assure la continence urinaire.
Vésicules séminales: Petites poches servant de réservoir au sperme produit par la prostate.
Urètre: Conduit qui transporte l’urine de la vessie et le sperme sécrété par les glandes génitales jusqu’à l’extrémité du pénis.
Testicules: Glandes logées dans le scrotum qui servent à la formation des spermatozoïdes. Elles produisent aussi la testostérone (hormone mâle).
Modalités pour une curiethérapie (BDD)
Durée de l’intervention
L’intervention prend une ou deux heures, mais en comptant la préparation, les calculs et la récupération, il faut parfois compter jusqu’à huit heures.
Installation d’une sonde urinaire
On administre une anesthésie spinale (locale) ou, plus rarement, une anesthésie générale. Une sonde urinaire est mise en place au cours de l’intervention et retirée à la fin. Dans certains cas extrêmement rares, la sonde (ou cathéter) reste en place pendant quelque temps pour faciliter le passage des urines.
L’intervention
À l’aide de l’échographie transrectale, un spécialiste introduit avec précision les grains dans la prostate aux emplacements prévus. Un radio-oncologue expérimenté implante entre 80 et 100 grains radioactifs dans la prostate.
Repérage des grains
Les grains radioactifs implantés dans la prostate tueront graduellement les cellules cancéreuses au fil des heures et des jours. Une tomodensitométrie spéciale sera pratiquée trois à six semaines après l’intervention pour repérer l’emplacement final des grains et calculer les doses.
Votre taux d’APS
Avec la curiethérapie, on ne s’attend pas à ce que le taux d’APS tombe à 0 ng/mL puisqu’il est pratiquement impossible de détruire 100 % des cellules prostatiques. D’ordinaire, le taux d’APS diminue et se maintient par la suite.
Modalités pour une curiethérapie (HDD)
Durée de l’intervention
L’intervention prend deux à trois heures en salle de traitement et le patient peut quitter en soirée. Dans de rares cas, le médecin peut décider de le garder plus longtemps.
Installation d’une sonde urinaire
On administre une anesthésie générale. Une sonde urinaire est mise en place au cours de l’intervention et retirée à la fin. Dans certains cas extrêmement rares, la sonde (ou cathéter) reste en place pendant quelque temps pour faciliter le passage des urines.
L’intervention
Le médecin entre des petits tubes de plastique vides (de 12 à 18 cathéters ou même plus) dans la peau, entre le scrotum et l’anus. Ces tubes sont ensuite insérés plus creux dans le corps, jusqu’à la prostate à l’aide d’une sonde. Les tubes sont branchés à un appareil de traitement. Cet appareil envoie une source radioactive (Iridium 192) par les tubes. Le traitement dure de 20 à 30 minutes.
Votre taux d’APS
Avec la curiethérapie complémentaire à la radiothérapie externe, on ne s’attend pas à ce que le taux d’APS tombe à 0 ng/mL puisqu’il est pratiquement impossible de détruire 100 % des cellules prostatiques. D’ordinaire, le taux d’APS diminue et se maintient par la suite.
En monothérapie
En cas de monothérapie à forte dose, le traitement est de une à 2 doses en chirurgie d’un jour. Le patient est hospitalisé pendant le traitement. Aucune radioactivité n’est émise quand les cathéters ne sont pas reliés à l’appareil et le patient peut se reposer au service d’urologie générale, entre les interventions, sans devoir être isolé.
La préparation
Votre préparation contribuera à vous rétablir plus rapidement et avec moins de stress. En lisant ce qui suit, vous saurez exactement à quoi vous attendre.
Avant la curiethérapie
Soyez actif
Il est important de bouger pour rester en santé, même si vous avez le cancer de la prostate. Par conséquent, si vous pratiquez déjà une activité régulièrement, continuez à le faire. Si ce n’est pas le cas, il n’est jamais trop tard pour ajouter une activité physique, même de faible intensité, à votre quotidien.
Ainsi, une simple marche de 15 à 30 minutes peut s’avérer bénéfique.
Réduisez votre consommation d’alcool
L’alcool peut également entrer en interaction avec les médicaments. C’est pourquoi il est recommandé d’en réduire votre consommation et de ne pas boire durant les 24 heures précédant la chirurgie.
Essayez d’arrêter de fumer
Bien que cela soit stressant, il est recommandé de cesser de afin de réduire les risques de problèmes pulmonaires et d’infection. Au besoin, votre médecin peut vous prescrire des médicaments pour vous aider.
Adopter de bonnes habitudes alimentaires
Une alimentation saine et équilibrée vous aidera également à vous rétablir rapidement de vos traitements. L’énergie, les protéines, les vitamines et les minéraux que vous procure votre alimentation permettent de lutter contre la fatigue et les infections.
Conseils de base pour vous
- Prendre 3 repas par jour et des collations au besoin.
- Consommer des aliments des quatre groupes du guide alimentaire canadien (produits laitiers faibles en gras, fruits et légumes, produits céréaliers, viandes maigres, volailles sans peau, poissons et substituts) afin d’assurer quotidiennement des apports adéquats en différents nutriments.
- Prendre au moins un repas par jour de viande maigre, volaille sans peau ou poisson afin d’assurer quotidiennement des apports adéquats en différents nutriments.
- Accorder une place importante aux légumes et aux fruits qui sont une excellente source de vitamines et de minéraux.
- Boire suffisamment d’eau (au moins 1500 ml par jour ou 6 à 8 verres d’eau).
Vos médicaments
Vérifiez avec votre médecin la conduite à tenir avant d’arrêter de prendre vos médicaments.
Les produits naturels
Au besoin, discutez-en d’abord avec votre médecin.
Organisez votre transport
Vous devriez quitter l’hôpital le jour même si tout se déroule sans complication. Vous ne serez pas en mesure de conduire pour rentrer à la maison. Il est donc préférable de faire en sorte que quelqu’un vous accompagne à votre sortie.
Avant le début du traitement
Peu de temps avant de commencer votre traitement, vous rencontrerez votre équipe médicale dans le but de vous préparer pour votre traitement puis de commencer celui-ci.
Quelques semaines avant le traitement
Vous pourriez recevoir un appel pour avoir un rendez-vous dans une clinique de préadmission. Vous passerez alors divers examens pour compléter votre bilan de santé.
La veille du traitement
Vous ne devez ni boire ni manger à partir de minuit. Si vous devez prendre un médicament, vous pouvez prendre un peu d’eau. Vous devrez vous faire un lavement du rectum, comme on vous l’a expliqué.
Le jour du traitement
lnformez le médecin de tous les médicaments que vous prenez habituellement. Apportez-les dans leur contenant d’origine. Un antibiotique vous sera donné par perfusion avant la procédure.
Apportez à l’hôpital un caleçon pas trop serre, dans lequel vous êtes bien, et une protection absorbante. Vous serez plus confortable lorsque vous retournerez à la maison.
Le déroulement
Durant la curiethérapie (BDD)
Votre équipe médicale vous précisera le déroulement exact du traitement qui est prévu pour vous. N’hésitez pas à leur poser toutes vos questions.
- Un antibiotique vous sera donné par perfusion avant la procédure.
- L’intervention dure de 1 heure à 1 heure 30 minutes.
- Elle se fait la plupart du temps sous anesthésie locale. Le bas de votre corps est « gelé », mais vous n’êtes pas endormi. II arrive toutefois que certains patients doivent être endormis. Une fois que vous êtes anesthésié, une sonde urinaire est mise en place.
- Pour bien voir la prostate et bien installer les grains radioactifs, on utilise une sonde d’échographie. C’est un petit tube inséré par le rectum qui donne des images claires de la prostate, de l’urètre et le rectum et d’acquérir les images dans l’ordinateur. L’objectif est d’optimiser l’irradiation, de façon à traiter au mieux la tumeur tout en épargnant les organes sains voisins.
- L’échographie permet de guider l’implantation des aiguilles destinées à introduire les sources radioactives. Ces aiguilles, qui contiennent les grains, permettent de les insérer dans la prostate. Les aiguilles sont introduites par le périnée (la région entre les testicules et l’anus). Les grains (entre 40 et 60) sont placés avec une très grande précision.
- On ne fait aucune coupure. Quand on retire les aiguilles, la peau se referme immédiatement, comme pour une prise de sang.
- À la fin de l’implantation, vous êtes amené en salle de réveil.
- D’habitude, la sonde urinaire est enlevée avant votre départ de l’hôpital. Sinon, c’est fait normalement le lendemain dans un CLSC. Normalement, vous quittez l’hôpital au cours de la soirée.
Durant la curiethérapie (HDD)
Votre équipe médicale vous précisera le déroulement exact du traitement qui est prévu pour vous. N’hésitez pas à leur poser toutes vos questions.
- L’intervention dure environ 2 heures.
- L’intervention est pratiquée par un radio-oncologue expérimenté.
- Ce traitement se fait alors que vous êtes « endormi » (anesthésie générale ou en péridurale). Ainsi, vous ne ressentez pas de douleur durant le traitement et vous ne bougez pas, ce qui est très important. Un calmant peut vous être offert avant l’anesthésie.
- On vous installe une sonde urinaire. C’est un tube qui entre par le pénis et qui vous permet d’uriner.
- Le médecin entre des petits tubes de plastique vides (de 12 à 18 cathéters ou même plus) dans la peau, entre le scrotum et l’anus. Ces tubes sont ensuite insérés plus creux dans le corps, jusqu’à la prostate à l’aide d’une sonde. À cette étape, aucune source radioactive n’est ajoutée. L’intervention dure environ 45 minutes.
- L’équipe médicale vérifie que ces tubes sont bien places et procède à une simulation par ordinateur pour assurer le traitement complet de la prostate et de tous les tissus visés. Une telle simulation a pour principal avantage l’optimisation des doses. Cette méthode vise l’administration d’un traitement homogène sur la prostate et une réduction des effets sur les structures normales (comme l’urètre, le rectum et la vessie).
- Les tubes sont branchés à un appareil de traitement. Cet appareil envoie une source radioactive (Iridium 192) par les tubes. Le traitement dure de 20 à 30 minutes.
- Ensuite, les tubes sont enlevés., puis, on vous conduit à la salle de réveil.
- D’habitude, la sonde urinaire est enlevée avant votre départ de l’hôpital. Sinon, c’est fait normalement le lendemain dans un CLSC. Normalement, vous quittez l’hôpital au cours de la soirée.
Votre retour à la maison et consignes à suivre sont similaires à ceux décrits pour un traitement de radiothérapie externe.
Le retour à la maison
La convalescence
La curiethérapie à haut débit: votre retour à la maison et consignes à suivre sont similaires à ceux décrits pour un traitement de radiothérapie externe.
La curiethérapie à bas débit ne demande qu’une courte période de convalescence.
Vous pouvez reprendre vos activités normales et recommencer certains sports dans les premiers jours suivant l’intervention.
Cependant, de retour à la maison, ne faites pas d’effort violent. Évitez les gros efforts physiques pendant au moins 4 semaines.
- Pas de bicyclette
- Pas d’entrainement au gymnase
- Pas de déménagement
Pourrais-je avoir des inconforts après le traitement ?
Vous pourriez ressentir l’un ou l’autre des effets secondaires suivants :
- Un bleu (ecchymose) peut apparaitre sur les testicules ou le pénis, tout de suite après le traitement ou quelques jours plus tard. C’est normal et généralement peu douloureux. Pour la soulager, appliquez de la glace sur la région affectée et prenez des analgésiques.
- II pourrait y avoir du sang dans votre urine (quelques heures ou quelques jours) ou dans votre sperme (jusqu’à six semaines). C’est normal. Si vous voyez de petits caillots (grumeaux) de sang dans votre urine, buvez beaucoup d’eau. Cela devrait passer.
- Pendant le mois suivant le traitement, vous pourriez avoir besoin d’uriner plus souvent. Vous pourriez aussi avoir une légère sensation de brulure en urinant. Si c’est votre cas, parlez-en a votre médecin. Des médicaments peuvent aider.
- Aller à la selle peut faire un peu mal si votre anus est irrité. Certaines personnes ont aussi la diarrhée. Ces effets (plus rares) disparaissent environ 5 semaines après le traitement. lls peuvent toutefois revenir de temps en temps.
Important
Si vous n’arrivez pas à uriner appelez le 9-1-1 pour obtenir une aide médicale d’urgence ou rendez-vous à l’urgence de l’hôpital.
Quand vais-je revoir mon médecin
Vous rencontrerez votre médecin 1 mois après votre traitement. Cela permet de s’assurer que les sources radioactives sont restées bien à leur place et de contrôler la dose reçue. II vous fera passer une radiographie et un scan de votre prostate si vous avez reçu une curiethérapie temporaire (HDD). Par la suite, vous verrez votre médecin, en alternance avec votre urologue, tous les 3 à 4 mois, pendant au moins 5 ans.
Si je ne peux pas me présenter à mon rendez-vous
Appelez le plus tôt possible au Service de radio-oncologie de l’hôpital
Pour obtenir de l’aide ou poser des questions
Si vous avez des questions ou des inquiétudes :
- Le jour, en semaine, appelez au Service de radio-oncologie et demandez à parler à votre intervenant clinique
- Le soir ou la fin de semaine, appelez directement à l’hôpital et demandez à parler au radio-oncologue de garde
Mesures de sécurité et activités sexuelles
Étant donné que vous êtes porteur de sources radioactives, vous devez prendre certaines précautions.
Pendant les trois premiers mois qui suivent l’intervention
- Les femmes enceintes doivent demeurer à une distance d’environ un mètre (trois pieds) du patient
- Un enfant de moins de douze ans ne doit pas rester assis longtemps sur les genoux du patient (pas plus de 5 heures par jour). Il peut toutefois être assis à côté.
II n’y a toutefois aucune contre-indication à dormir dans le même lit que votre conjoint(e) sauf si elle est enceinte.
Transmission
Les grains radioactifs ne rendent pas radioactifs les liquides corporels, tels l’urine ou le sperme. Il n’y a donc aucun risque de transmission des rayonnements à un ou une partenaire.
- Les hommes qui s’adonnent à des activités sexuelles immédiatement après l’intervention ont parfois des sensations de brûlure et une douleur lors de l’éjaculation.
- En outre, ils peuvent remarquer du sang dans leur sperme. Cela ne présente aucun danger pour l’homme ni pour son ou sa partenaire et ce symptôme disparaîtra avec le temps.
Déplacement d’un grain
Les risques de déplacement des grains radioactifs sont minimes. L’éjection d’un grain lors du rapport sexuel est extrêmement rare.
- Toutefois, selon les experts, si un grain est éjaculé dans l’organisme du partenaire, celui-ci ne court aucun danger.
- Pour assurer une protection optimale de votre partenaire, il est recommandé d’utiliser un condom pour au moins vos 5 premières éjaculations ou tout le long de la grossesse de votre partenaire. Après un certain temps, les grains deviennent inactifs et restent en permanence dans l’organisme, sans causer de dommages. Votre médecin vous donnera plus de détails après votre intervention.
Le suivi médical
Son importance
Certificat médical
Si vous avez besoin d’un certificat médical, n’oubliez pas de le demander directement à votre radio-oncologue.
Taux de réussite
Comme pour la prostatectomie radicale, il est impossible d’établir un taux de réussite général avec la curiethérapie.
- Cela varie en fonction de chaque cas parce qu’il faut tenir compte du grade diagnostiqué de la tumeur, de son stade de dissémination et du taux d’APS avant le traitement.
- Moins ces données sont élevées, meilleures sont les chances que le patient soit définitivement tiré d’affaire.
Test de l’APS
Le toucher rectal et le dosage de l’antigène prostatique spécifique (APS), effectués régulièrement – tous les trois à six mois – permettent à votre radio-oncologue de surveiller votre état. C’est le test de l’APS qui prédit le mieux le risque de récidive du cancer de la prostate.
Votre taux d’APS
Avec la curiethérapie, on ne s’attend pas à ce que le taux d’APS tombe à 0 ng/mL puisqu’il subsiste toujours des cellules prostatiques normales. D’ordinaire, le taux d’APS descend jusqu’à un plateau et s’y maintient. Votre taux devrait commencer à diminuer dans les mois qui suivent le début du traitement. Il arrive même que votre taux continue de baisser un an après le traitement.
À chaque rendez-vous de suivi, votre radio-oncologue évaluera trois paramètres:
- si le taux d’APS augmente
- combien de temps après le traitement cela s’est-il produit
- et combien de temps faut-il à ce taux pour doubler (c’est sa vélocité)
Récidive
Si le taux d’APS se met à monter, le médecin surveillera combien de temps il lui faut pour doubler. Plus ces périodes sont courtes, plus le risque de récidive est grand et plus cette récidive sera agressive. Par exemple, un taux d’APS qui recommence à monter huit mois après la fin des traitements et qui double en six mois est beaucoup plus inquiétant qu’un taux d’APS qui commence à grimper trois ans après cette intervention et qui met un an à doubler.
Le cas échéant, l’hormonothérapie pourra être prescrite. Sinon, discutez avec votre radio-oncologue des traitements de rattrapage après une curiethérapie.
Rémission
Vous serez suivi pendant au moins cinq ans après votre radiothérapie. Après sept à dix ans sans récidive, les risques que le cancer revienne sont alors faibles.
Les effets secondaires
Les effets indésirables d’une curiethérapie dépendent notamment des éléments suivants :
- le type d’implants (temporaires ou permanents)
- le volume de la région traitée
- la dose d’irradiation ayant pu atteindre les organes voisins, habituellement très faible
- la dose totale reçue
Certains effets indésirables se manifestent immédiatement après l’intervention ou bien quelques semaines plus tard. En général, ils sont temporaires. D’autres apparaissent bien après l’intervention et peuvent durer longtemps.
Les problèmes les plus courants associés à la curiethérapie sont les problèmes sur les fonctions urinaires, gastro-intestinales et érectiles.
Fonction intestinale et urinaire
Il arrive parfois que les fonctions intestinale et urinaire prennent plus de temps à revenir à la normale à la fin du traitement.
- Certains médicaments – comme des suppositoires ou des lavements à la cortisone qui permettant de réduire l’inflammation du rectum – et des relaxants musculaires pouvant parfois soulager – peuvent être prescrits.
- Demander un rendez-vous avec une nutritionniste ou une diététicienne pour vos problèmes intestinaux.
- Discutez de vos problèmes urinaires avec votre médecin. Souvent, ils peuvent être facilement corrigés avec un médicament ou une intervention.
Fonction érectile
Les troubles de l’érection
Le pourcentage de risque de dysfonction érectile peut varier selon chaque patient. Cependant, contrairement aux autres effets secondaires, le trouble de l’érection apparaît progressivement plusieurs mois, voire des années après le traitement, mais n’affecte pas la jouissance.
- Comme la mort des cellules est progressive, vous conserverez votre capacité d’érection plusieurs années, mais celle-ci diminuera avec le temps
- Votre capacité érectile dépend de votre fonction sexuelle avant votre traitement, votre l’âge, votre état de santé général.
Les traitements
Lorsque vous commencerez à éprouver des troubles de l’érection, votre médecin vous prescrira un médicament vous permettant de retrouver votre capacité érectile et de retrouver une vie sexuelle satisfaisante.
Les traitements inclus les médicaments oraux tels que le sildenafil, le vardenafil et le tadalafil, la pastille MUSE, l’injection pénienne, la pompe à vide ou l’implant pénien par voie de chirurgie.
Votre libido et vos orgasmes
Votre libido et les orgasmes demeurent. Soulignons que l’orgasme (sensation de jouissance) n’est pas affecté, car il est contrôlé par d’autres nerfs, situés loin de votre prostate.
Vos éjaculations et la perte de fertilité
La curiethérapie irradie votre prostate. Vous pouvez donc vous attendre à une diminution importante du liquide éjaculé. Ce liquide, que vous ne produirez plus, protège la santé de vos spermatozoïdes. C’est pourquoi vous deviendrez généralement infertile.
Si vous désirez des enfants, il faudra faire appel à une banque de sperme. Discutez-en avec votre médecin, votre conjointe ou votre conjoint.
Suggestions et conseils
Donnez-vous du temps
- Il y a beaucoup d’information à retenir et n’essayez pas de le faire en une seule journée
- Vous allez sûrement avoir des questions. Écrivez-les pour les avoir en main lors de votre prochain rendez-vous.
- Votre corps a besoin de temps pour récupérer après le traitement
Prendre de saines habitudes de vie vous permettra de vous sentir mieux
- Mangez santé
- Dormez beaucoup
- Faites des activités que vous aimez et qui vous relaxeront
- Socialisez
Acceptez l’aide des autres, ils veulent votre bien
- Aide pratique
- Support émotionnel
- Déléguez des tâches si vous en avez trop, n’en soyez pas gêné
Donnez aussi de votre temps et de l’attention aux autres
- Vos proches ont aussi besoin de réconfort
- Gardez une bonne communication
- Résolvez les problèmes lorsqu’ils surviennent
Questions à mon médecin
Voici une liste de questions que vous pouvez poser à votre médecin et votre équipe de professionnels de la santé au sujet de la curiethérapie.
Suite…
- Quel type de curiethérapie administre-t-on pour ce cancer?
- Quand la curiethérapie débutera-t-elle? Y a-t-il une liste d’attente?
- À quel endroit la curiethérapie sera-t-elle administrée?
- Est-il nécessaire d’être hospitalisé pour une curiethérapie? Si oui, pendant combien de temps?
- Est-ce possible d’être accompagné d’un aidant (conjoint, parent ou ami par exemple) lors de la curiethérapie?
- Quelles sont les chances que le traitement soit efficace? Quand le saurons-nous?
- Une préparation est-elle nécessaire avant la curiethérapie?
- Quels tests fait-on durant la curiethérapie?
- Est-ce que d’autres traitements seront administrés en même temps?
- Est-ce que les vitamines ou les médicaments vendus sans ordonnance (Tylenol par exemple) peuvent nuire à la curiethérapie?
- Quels sont les effets secondaires possibles de la curiethérapie? Quand pourraient-ils apparaître ? En général, combien de temps durent-ils?
- Quels effets secondaires dois-je signaler immédiatement? Qui dois-je appeler?
- Que peut-on faire pour soulager les effets secondaires?
- Un régime alimentaire spécial sera-t-il nécessaire?
- Y a-t-il des choses particulières à faire ou à ne pas faire pendant et après la curiethérapie?
- La curiethérapie affectera-t-elle mes activités habituelles? Si c’est le cas, pendant combien de temps?
- D’autres traitements seront-ils nécessaires après la curiethérapie? Si oui, de quel type s’agit-il?
- À quelle fréquence les visites de suivi sont-elles prévues? Qui est responsable du suivi après la curiethérapie?
- Y a-t-il des consignes particulières pour les voyages? Dans les aéroports?
Nous sommes là pour vous
Vous avez des questions ou des préoccupations? Surtout, n’hésitez pas. Contactez-nous au 1 855 899-2872 pour discuter avec un de nos professionnels de la santé spécialisés en uro-oncologie. Ils sont là pour écouter, soutenir et répondre à vos questions, celles de votre famille ou de vos proches. C’est simple et gratuit, comme tous nos services d’ailleurs.
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Notre équipe est composée d’urologues et d’infirmières certifiées en uro-oncologie ayant une connaissance approfondie du cancer de la prostate, de même que les maladies liées à l’appareil génito-urinaire. Voir nos collaborateurs en cliquant ici.
Sources et références
- Le cancer de la prostate – Comprendre la maladie et ses traitements; Fred Saad, MD, FRCSC et Michael McCormack, MD, FRCSC, 4e édition
- Société canadienne du cancer
- Prostate Cancer Foundation-PCF.org
- National Cancer Institute-USA
- American Cancer Society
- Memorial Sloan Kettering Cancer Center
- Prostate Cancer UK
Dernière révision médicale et éditoriale: septembre 2023
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