Le cancer de la prostate se guérit plutôt bien, mais encore faut-il faire un dépistage précoce afin de mettre toutes les chances de son côté.
Le test d’antigène prostatique spécifique, ou APS, permet de détecter la maladie à un stade très peu avancé, prévenant, du coup, de nombreux décès. Toutefois, la pertinence de cet examen médical est remise en question et c’est pourquoi les hommes devraient tenir compte des limites de ce test et de leur propre situation avant de le passer.
Le test d’APS
Le test d’APS sert en fait à détecter la présence de l’antigène prostatique dans le sang. Lorsque son taux est élevé, cet antigène indique qu’il y a un problème avec la prostate, mais il ne s’agit pas nécessairement du cancer de la prostate.
Selon Fred Saad, directeur de l’oncologie urologique du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), en traitant tous ceux qui ont des résultats élevés au test d’APS, « on a des chances de surtraiter un certain pourcentage de cas ». Donc, bien que ce test soit actuellement le meilleur pour dépister le cancer de la prostate, il n’est pas parfait. Il n’indique pas à lui tout seul s’il est nécessaire de traiter un patient ni de quelle façon le faire.
Ainsi, les médecins doivent faire attention lorsque vient le temps d’interpréter les résultats d’un tel test. « Il y a des limitations avec l’APS, on est tous d’accord, résume Fred Saad. Mais si on avait l’équivalent de ce test-là pour le cancer du sein, du poumon ou du côlon, ce serait extraordinaire ». Les médecins doivent également tenir compte de l’historique médical du patient et de sa situation avant de s’alarmer.
Le contexte personnel
Le test d’APS est généralement offert à tout homme de 50 ans et plus avec une espérance de vie d’au moins dix ans. Cependant, après 75 ans, le dépistage est de moins en moins pertinent, puisque plusieurs autres maladies peuvent entrer en ligne de compte.
De plus, un homme en santé, qui n’a pas de symptôme ni d’antécédents familiaux en matière decancer de la prostate, a bien peu de raisons de s’inquiéter et de vouloir dépister la maladie. À l’inverse, un homme à risque, c’est-à-dire avec un historique de cancer ou d’ascendance africaine, aurait sans doute avantage à passer des examens réguliers dès la quarantaine.
Malgré tout cela, si un cancer est détecté à l’aide du test, il se peut que les médecins choisissent de ne pas traiter le patient, parce que la maladie n’est pas assez avancée ou qu’elle évolue trop lentement, par exemple. Dans ces cas-là, un suivi rigoureux est souvent préférable.
Par conséquent, le test d’APS peut être un outil précieux afin de dépister le cancer de la prostaterapidement et de prescrire le bon traitement. Toutefois, il ne s’agit pas d’une référence absolue et ce sont surtout les hommes les plus à risque qui devraient se soumettre à cet examen. En cas de doute, demandez conseil à votre médecin.
Références :
PROCURE et La Presse
Alexandre Vigneault, La Presse
Article publié le 13 septembre 2015