Bonjour Raymond – Mon nom est Raymond Goyer et voici ma petite histoire…
Mai 2017 – Je viens d’avoir 62 ans. Ma décision est prise… je prends ma retraite dans un an. À moi les journées de pêche, les soupers avec les ami(e)s, la lecture, etc. Je suis en forme, je n’ai pas de tracas dans la vie. Cependant je suis prudent au niveau de ma santé et tous les ans je passe un bilan santé. Je communique avec mon super médecin de famille pour procéder aux prises de sang de routine.
Je le rencontre en juin et il remarque que mon taux d’APS a légèrement augmenté depuis le dernier bilan. C’est mon médecin depuis près de 20 ans et il me connaît mieux que personne. Je suis souvent porté à faire de l’anxiété. Il me propose donc de refaire une analyse sanguine 6 semaines plus tard. Ne vous en faites pas monsieur Goyer, c’est juste par prudence me dit-il.
Nouveau rendez-vous. Mon APS a encore augmenté. Le doc m’explique que c’est fréquent compte tenu de mon âge. Pour en avoir le cœur net il me fait voir un urologue. Ne vous en faites pas me dit-il… encore.
L’urologue m’explique que ce serait prudent de faire faire une biopsie. Oups! Là je trouve ça moins drôle. Malgré tout, dans l’attente des résultats, j’essaie de ne pas trop y penser. Je vais même jusqu’à me payer une petite semaine au soleil en République Dominicaine. Exercice un peu futile je l’avoue… je ne profite pas tellement du moment.
Vendredi 15 septembre 2017, bureau de l’urologue, la souris se déplace vers le rapport de la biopsie. Je peux entendre les battements de mon cœur. L’urologue me regarde et je le sens hésiter une fraction de seconde mais il ne peut arrêter le train qui va me passer sur le corps. Douze prélèvements sur 12 présentent des traces de cancer. Le doc me parle, je le regarde mais je n’entends plus rien. J’ai changé de planète. Celle que l’on ne veut pas visiter!
Avec beaucoup de sensibilité le docteur me propose un nouveau rendez-vous 3 jours plus tard, le lundi. Il me suggère fortement de venir cette fois-là accompagné. Ma sœur Francine vient donc avec moi. Elle m’accompagnera d’ailleurs lors de tous les rendez-vous subséquents.
L’urologue me réfère alors à un uro-oncologue du CHUM. Tout se passe rapidement, c’est peut-être mieux ainsi finalement. Ce sera une prostatectomie (ablation de la prostate) me dit-il. Je le sens en plein contrôle et je m’en remets à lui sans hésitation. L’intervention aura lieu d’ici 5 ou 6 semaines. Pas moyen de retourner sur ma vieille planète. J’ai peur!
Je me sens petit devant ce qui s’en vient, mais le capitaine du bateau, l’uro-oncologue en a vu d’autres. Il sait naviguer. Je me sens en sécurité avec lui. Et en plus je ne suis pas seul pour faire face à ce qui m’attend: j’ai le support de ma fille Stéphanie, de mes parents, de mes 2 sœurs et de mes ami(e)s.
Le 3 novembre on me ramène à ma chambre avec une prostate et quelques ganglions en moins. Les semaines suivantes ne seront pas faciles mais je suis bien entouré par ma fille et ma sœur et son conjoint, mon ami. J’ai compris rapidement qu’il y aurait des vagues et que le moral serait comment dirais-je… un peu instable. De bonnes et de mauvaises journées. Commencent alors les moments d’attente des résultats d’analyses sanguines. Pendant environ un an le taux d’APS reste relativement près du 0 ce qui est l’objectif souhaité.
Cette année post-chirurgie me permet de faire une découverte importante… l’organisme PROCURE qui est consacré à la lutte contre le cancer de la prostate par la recherche, la sensibilisation, l’information et le soutien aux hommes atteints. À plusieurs occasions je fais appel aux gens dévoués qui en font partie lorsque j’ai des questions. Quel bon support!
Avril 2019 – Le taux d’APS « s’excite » un peu. Mon uro-oncologue me parle alors de l’hormonothérapie. Une injection tous les 4 mois. Un autre nom de médicament s’ajoute donc à ma liste déjà importante. La houle diminue et le taux redevient à un niveau acceptable.
Septembre 2019 – L’hormonothérapie fait un bon travail au niveau du taux de testostérone mais du côté de l’APS c’est une autre paire de manches. Il y a récidive du cancer. Ohé capitaine devons-nous hisser le pavillon de la panique? Non monsieur Goyer on va hisser plutôt celui du changement de stratégie me dit-il. Il a plusieurs outils dans son sac. On va donc « passer » à un autre médicament. Ma liste de médicaments s’allonge et je suis capable de prononcer les noms sans erreur! Je commence à penser que je pourrais offrir mes services à la pharmacie du coin.
Donc fin-septembre 2019 je commence à prendre un médicament d’exception. Le doc doit faire une demande d’autorisation à la RAMQ afin de pouvoir le prescrire. C’est une molécule d’hormonothérapie de nouvelle génération. Je ne suis pas un spécialiste mais je crois qu’il est prescrit au Canada depuis un an ou deux, pas beaucoup plus. Cette nouvelle génération d’hormonothérapie fait partie des avancées importantes de la recherche pharmaceutique.
Cette molécule fait maintenant partie de ma vie depuis près d’un an et elle a permis de rétablir mon taux d’APS à un niveau tout à fait satisfaisant. Mon uro-oncologue est très content du résultat. Et vous pouvez sûrement deviner que je partage son appréciation. Son travail, dit-il, c’est de contrôler ce cancer et de m’aider à vivre une vie agréable entouré des gens que j’aime.
Je vivrai le restant de ma vie avec le cancer. Il ne me laissera pas tomber malheureusement. Malgré la tempête qui s’est abattue sur moi en septembre 2017 je réalise tous les jours qu’il faut garder espoir car le monde médical développe une panoplie de nouveaux médicaments et de nouveaux traitements.
Moi j’ai la tête pleine de projets… Vous?
Raymond Goyer
Août 2020
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